une conférence de Antony Masure
L'imprévu des programmes informatiques
Les logiciels ont-ils pris le pouvoir ? En quoi certains logiciels déterminent ce qu’ont fait avec eux, et inversement : quelle est la part d’ouverture et d’imprévu.
Premièrement
Dans les cas de la CAO ou de la PAO, est-ce que c’est pertinent de parler d’assistance avec des logiciels ? Exemple de Powerpoint qui est une formulation anonyme, et qui donne une création sans auteur – idéal d’ailleurs pour licencier. Autre exemple de Word : danger de la métaphore dans l’interface, les icônes parasitent l’écriture et la lecture d’un texte. On parle de skeuomorphisme. Word comprend effectivement des nouvelles fonctionnalités techniques, mais l’encombrement visuel pose problème. Dernier exemple avec Photoshop : logique de la sélection.
Les interfaces déterminent fortement la création.
Deuxièmement
Conduite de distanciation : on emploie un logiciel à ce pour quoi il a été prévu. Comment certains logiciels favorisent une pratique. Il faudrait “redonner du temps aux objets”.
Troisièmement : pour des programmes ouvrables
Les quatres axes du logiciel libre :
- utilisation libre ;
- accès au code source ;
- modification du programme ;
- diffusion des modifications du programme.
Exemple des DRM : comme les logiciels open source, programmes aliénants.
Un objet technique bon n’est pas forcement un objet qui comprend beaucoup d’automatismes : ce serait même le contraire !
“Ce qui m’intéresse dans le design c’est quand ça bouge !” Dimension incalculable dans les programmes. Système de déplacement des références : “l’amateur traducteur”.
amateur activiste
Le projet design devient un territoire de production.
Questions et réactions
Nicolas Taffin évoque trois niveaux d’interface :
- surchargée ;
- épurée – avec l’exemple d’IA Writer sous Mac et d’Über Writer sous Ubuntu ;
- le skeuomorphisme.
André Gunthert : un outil sans détermination n’est plus un outil. La contrainte n’est pas seulement un espace de contrainte, c’est un espace de liberté qui permet de produire. Théorie de l’aliénation : les personnes sont des outils ; aujourd’hui théorie inverse de l’appropriation.